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18 mars 2008 2 18 /03 /mars /2008 02:15

 

A l'heure où « L’aube le soir ou la nuit » de Yasmina Reza sur Nicolas Sarkozy vient d'être publié en Allemagne, on est en droit de se demander où en sont les rapports franco-allemands. Et surtout comment la chancellerie allemande voit le président français et son style impulsif qui tranche à proprement parler avec celui plus sobre et consensuel des présidents précédents.

Malgré les efforts des deux partis pour montrer que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, les relations franco-allemandes sont tendues et pour plusieurs raisons.

Tout commence avec la libération des infirmières bulgares dont le président français s'approprie le succès, à lui et à son ex-femme Cécilia, alors que l'Allemagne s'y était beaucoup investie.

La ministre de l'économie, Christine Lagarde, annulera sa rencontre avec son homologue allemand et Nicolas Sarkozy reportera sa rencontre traditionnelle avec Angela Merkel, ce qui finira par inquiéter l'opinion publique des deux pays qui s'interroge sur l'état de la relation bilatérale. D'autres événements viendront confirmer les dissensions pressenties.

Lors de la réunion de l'Eurogroupe de début mars à laquelle siègent les douze ministres de la zone Euro, un accrochage survient entre Nicolas Sarkozy et le ministre allemand des finances Peer Steinbrück. Ce dernier reproche alors au président français de distribuer aux électeurs des cadeaux en matière d'impôt coûtant plusieurs milliards et de reporter l'équilibre des comptes publics à la fin de son quinquennat en 2012  et donc de ne pas respecter l'engagement de 2010 que s'étaient fixés les treize pays de la zone Euro. Nicolas Sarkozy, abasourdi par cette franchise révélant un flagrant manque d'égard, ne trouve rien d'autre à répondre que « Je ne vous permets pas de me parler comme ça ». Il faut dire que le locataire de l'Elysée s'est depuis longtemps habitué à être courtisé du fait de ses hautes fonctions, ainsi sont faits les arcanes du pouvoir français. Mais les ministres des autres pays de l'UE n'ont aucun intérêt à le ménager. L'Europe est une autre cour de jeu à laquelle il faudra bien qu'il s'adapte. Il tiendra d'ailleurs rigueur à Angela Merkel de ne pas avoir réprimandé son ministre pour cette insolence caractérisée.

Les accords franco-allemands sur les taux d'émission de CO2 prennent aussi du retard. La France est d'ailleurs en total désaccord avec le ministre allemand de l'écologie Sigmar Gabriel qui a la conviction que l'énergie atomique est tout sauf une technologie d'avenir. Le président français pense en revanche qu'il s'agit de l'énergie du futur, pensant peut être aux recettes engrangées par la vente de réacteurs nucléaires à l'Etranger.

L'Union de la Méditerranée, depuis longtemps chère au conseiller spécial du président Henri Guaino et que Nicolas Sarkozy veut mettre en place, suscite de vives tensions parmi les pays de l'Union européenne et en particulier au sein du couple franco-allemand.
La chancelière allemande n'apprécie pas que le président français fasse cavalier seul sans consulter les autres pays de l'UE. Elle s'opposera d'ailleurs vivement au projet initial, estimant que tous les pays de l'UE sont concernés par ce projet et que la création d'une entité autonome ne ferait qu'affaiblir l'Union, craignant une rupture entre les pays du sud et du nord de l'UE.
Le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung souligne que la présence en France de nombreux électeurs d'origine nord-africaine n'est pas étrangère à la détermination du président français, sachant que la mise en place d'une telle entité serait directement liée à une stratégie de politique intérieure et à l'aura présidentielle auprès de l'électorat.
L'Allemagne désire plutôt revenir au Processus de Barcelone, existant depuis 1995 et regroupant les pays de l'Union et dix Etats du sud et de l'est de la Méditerranée. La chancelière insiste pour que le projet de Nicolas Sarkozy s'intègre directement à ce partenariat euroméditerranéen. Le président français finira par entendre raison et il en résultera un accord teinté de compromis. L'Union de la Méditerranée sera rebaptisée Union pour la Méditerranée, la subtilité ne relevant pas que du caprice sémantique. Le changement d'intitulé implique dès lors les pays de l'UE non côtiers qui se réuniront régulièrement avec les pays côtiers directement concernés par ce partenariat méditerranéen. Nicolas Sarkozy ne manquera pas d'exprimer sa joie après avoir entendu Angela Merkel défendre ce projet tout de même remanié.

Suite à cet accord, la presse allemande ne cachera pas son soulagement, surtout à la veille de la présidence française au Conseil de l'Union européenne en juillet 2008. Pour les deux pays, il est préférable que les relations franco-allemandes soient paisibles pour le bien de tous. Mais qui sait ce qui se passera d'ici là...

 

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Nicolas Sconza - dans Franco-allemand