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8 mai 2007 2 08 /05 /mai /2007 12:44

Vous l’aurez sans doute compris si vous avez lu les autres articles que ce quartier est le plus à la mode de Berlin et aussi l’un des plus chers, bien que situé à l’Est. La première fois que je m’y suis rendu, j’avais été saisi par les couleurs vives des immeubles. Il est si agréable de flâner sur la Kastanienallee quand le temps s’y prête. L’idéal est de s’arrêter à la station de métro Eberswalderstrasse.


Métro Eberswalderstrasse

Des petits disquaires, un cinéma, des boutiques de vêtements et de souvenirs, des restaurants pour tous les goûts, des cafés, des snacks, des pizzerias jalonnent les deux côtés de la rue.

Snack fish'n chips
 
Boutique Fantaisie

Boutique de vêtements à la mode berlinoise

café idéal pour les petits brunchs du matin

Petit cinéma culturel

 

Il est aussi frappant de contempler l’une des façades anciennes sur laquelle on peut lire en grosses lettres : Kapitalismus normiert, zerstört und tötet (le capitalisme standardise, détruit et tue). L’immeuble, géré par l’administration communale à l’époque de la RDA, a en fait été plusieurs fois vendu, après avoir été illégalement occupé en 1990, et les propriétaires successifs ont en vain essayé de rénover les appartements des locataires qui s’y opposent fermement de crainte de voir le prix de leur loyer s’envoler. Encore chauffé au charbon, l’endroit a également vocation sociale et culturelle puisqu’il abrite entre autres un centre de distribution de denrées alimentaires collectées auprès des supermarchés du quartier pour les personnes les plus pauvres et une galerie d’art non commerciale du nom de Walden. Résistance somme toute à l'esprit capitaliste mais pour combien de temps encore ?

 

Interdit aux spéculateurs, jeu de mots avec les mots Speku- et Land (pays)

J’avais été particulièrement stupéfait en mangeant une glace dans le café Kauf dich glücklich (« sois chanceux en achetant ») sur la Oderbergerstrasse. Les spécialités de la maison sont les gaufres, les glaces et les milk-shakes. L’intérieur est décoré de mobilier, de lampes et d’objets en tous genres avec la particularité que tout ce qui s’y trouve (ou presque) est à vendre. Sur la terrasse, des tables et des chaises de toutes les couleurs, tout droit venus de l’ex-RDA.

 


"Kauf dich glücklich", spécialiste des gaufres et boutique d'objets divers.
 

Non loin de là se trouve un antiquaire un peu spécial qui m’a fasciné car il propose tous les objets qu’on pouvait trouver en RDA : sièges à poil blanc ou rouge, lampes arrondies de couleur orange, abat jour en colonne, vieilles platines et radios, livings, le tout entouré de tapisserie à ronds orange sur fond jaune. Les magasins de ce genre véhiculent ce que l’on nomme l’« Ostalgie » (ou nostalgie de l’Est), une aubaine pour les touristes, un rêve un peu macabre pour ceux qui ont bel et bien vécu en ex-RDA.
 

 

Brocante recelant de tous les objets de l'ex RDA
 

Inutile de vous dire que j’ai eu l’impression quant à moi de retomber en pleine enfance quand j’allais avec mes parents chez mon oncle ou chez mes grands parents paternels dans les années 1980. Ils avaient, à l’époque, aménagé leur appartement en fonction de la mode des années 70, kitsch à souhait vu d’aujourd’hui. Tandis que j’observais les étalages, ce sentiment fut accentué quand je découvris sur un fauteuil au tissu un peu usagé deux petites peluches, l’une blanche et l’autre marron, semblables presqu'en tous points à la peluche kiki que je reçus en cadeau il y a bien longtemps de cela. Non seulement Berlin me découvrait des facettes insoupçonnées mais elle réveillait en moi des souvenirs enfouis dont j’avais depuis longtemps oublié les contours.



 

 

 

 

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Nicolas Sconza - dans quartiers