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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 18:54
http://img367.imageshack.us/img367/5500/michel57tq0.jpg

 

Contrairement à la France, l'Allemagne se préoccupe de la vieillesse et en parle sans tabou. L'émission Stern TV diffusée sur la chaîne allemande RTL a eu une idée originale de téléréalité. Que se passe-t-il quand on atteint un certain âge ? Comment peut-on se mettre à la place de nos grands parents placés en maison de retraite ? Comment comprendre ce qu'ils vivent et ce qu'ils ressentent ?

 

 

C'est pour répondre à ces questions que 8 jeunes de 23 à 30 ans se retrouvent  4 jours dans une maison de retraite. Au programme combinaison avec poids permettant de simuler la mobilité pénible des personnes âgées, fauteuil roulant, lunettes spéciales qui diminuent considérablement la vue, enregistrement de cris la nuit... Une situation très éprouvante pour ces jeunes volontaires qui, du jour au lendemain, vieillissent d'une cinquantaine d'années. La simulation se déroule dans les locaux de l'université Witten-Herdecke.

 

 

 

A la surprise des scientifiques accompagnant le projet, les jeunes participants développent le syndrome de Stockholm, un état de sympathie qu'on remarque en général chez les otages vis-à-vis de leurs ravisseurs. Dans le cas de la simulation de l'émission, cela se manifeste chez les jeunes par la relation privilégiée qu'ils entretiennent auprès des aide-soignants dans le but d'en obtenir des faveurs comme avoir le droit de rester plus tard en compagnie des autres participants, le sentiment de solitude étant prédominant.


Les motivations des jeunes sont variées, la curiosité ou l'envie de se mettre dans la peau d'une personne âgée qui leur est chère. Mais pour une jeune participante, le projet prend une autre dimension. Elle souffre en effet d'une maladie génétique de l'oeil, la rétinite pigmentaire, qui évoluera en cécité au cours de sa vie, du moins si la science ne progresse en la matière. C'est avec un bandeau sur les yeux qu'elle tentera l'expérience même si pour elle cela sera plus difficile que pour les autres. 


Les résultats des observations sont destinés à être exploités pour améliorer le fonctionnement et la vie dans les 9 000 maisons de retraite en Allemagne. La France ferait bien de prendre exemple.

 



Dans la même veine, le présentateur Markus Lanz sur la chaîne ZDF invite sur son plateau l'Autrichienne Elfriede Vavrik qui publie Nacktbadestrand, roman dans lequel elle raconte comment elle vit sa sexualité à 80 ans. Lors d'une consultation chez son médecin de famille auquel elle fait part de ses problèmes d'insomnie, le médecin diagnostique une frustration et lui conseille d'avoir une activité sexuelle. La vieille dame le prend au mot et passe une annonce dans laquelle elle dit chercher du sexe sans attache, habituée à vivre seule et ayant surtout à coeur de régler ses problèmes de sommeil sans les inconvénients inhérents au couple.


A sa grande surprise, elle reçoit plus de cent réponses d'hommes, dont certains d'une quarantaine d'années. C'est ainsi qu'elle connaîtra son premier orgasme à 79 ans et que Morphée l'accueillera de nouveau dans son royaume. Scientifiques et psychologues s'accordent à dire que le désir de la femme, contrairement à l'homme, ne diminue pas en vieillissant, même si dans l'imagination collective, on se plaît à se représenter une mamie gâteau, au dessus de tous ces plaisirs de la chair soi-disant propres à la jeunesse.


Qu'une dame de cet âge parle de sexe avec autant d'humour, un tel franc parler et une telle liberté de ton, le tout sans tabou, est plutôt rassurant. A tout âge, on peut avoir du plaisir, la moralité est un autre débat...

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Nicolas Sconza - dans Société
15 décembre 2008 1 15 /12 /décembre /2008 22:19
Marché de Noël de la ville de Leipzig

Le mois de décembre est féerique en Allemagne, très marqué par la tradition de Noël. Que ce soit les protestants ou les catholiques, les Allemands aiment fêter Noël comme il se doit. Cela commence dès la première semaine de décembre par la couronne de l'Avent (signifiant "venue", "visite" en latin) que nos cousins d'outre-Rhin installent en général dans leur salle de séjour. Sertie de quatre bougies souvent rouges, dont une est allumée le premier dimanche de décembre, la couronne composée de branches de sapin représente le décompte des semaines jusqu'au jour de Noël, moment de la venue de l'enfant Jésus. Elle précède les décorations de Noël, le sapin n'étant éclairé que le soir du réveillon de Noël.

Récité avec un accent bavarois reconnaissable à son "r" roulé : Advent, Advent, ein Lichtlein brennt. Erst eins, dann zwei, dann drei, dann vier - dann steht das Christkind vor der Tür. (Avent, Avent, une petite lumière luit. D'abord une, puis deux, puis trois, puis quatre - puis l'enfant Jésus est devant la porte)

Outre la décoration intérieure, les villes allemandes sont emplies de marchés de Noël. Et il y en a pour tous les goûts. Les nombreux stands proposent toutes sortes de nourriture, spécialités culinaires ou fast-food, des objets divers, des jouets et bien sûr du Glühwein (vin chaud aromatisé entre autres de cannelle et de clou de girofle) et des Lebkuchen (pain d'épices composé de miel, de cannelle, d'anis, sans levure) dont raffolent les Allemands pendant la période de Noël. Les enfants ne seront pas lésés puisqu'ils peuvent boire le fameux Kinderpunsch (jus à base de thé et de jus avec les mêmes épices que le Glühwein mais sans alcool). Et il n'est pas rare qu'un choeur se réunisse au beau milieu de la rue et se mette à entonner des chants de Noël, faisant résonner parmi les passants son entrelacs de voix.

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Nicolas Sconza - dans Société
10 octobre 2008 5 10 /10 /octobre /2008 17:47

Photo d'archive (Süddeutsche Zeitung, 7 octobre 2008)  datant du 13 juillet 1931. Les Epargnants paniquent et viennent en masse retirer leur argent à la caisse d'épargne de Berlin (Mühlendamm) suite à l'effondrement de la Nationalbank, une réaction en chaîne du "jeudi noir", la crise financière de 1929. Aujourd'hui, les banques et l'Etat veulent coûte que coûte éviter un scénario similaire qui donnerait le coup de grâce aux institutions financières.

 

Comme dans toute l’Europe, la crise des marchés financiers préoccupe de nombreux citoyens allemands. La peur est palpable et beaucoup ont peur de voir leurs économies s’envoler à cause de quelques erreurs de lucidité commises par des banques américaines dans l’octroi de prêts hypothécaires destinés à des emprunteurs dits « à risque ».

 

Pour éviter la panique, la chancelière Angela Merkel annonce solennellement que les dépôts sur comptes courants et comptes Epargne sont sûrs. Une telle garantie du gouvernement, les Allemands n’en avaient pas entendue depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

 

Le système financier allemand repose sur certaines lois censées assurer les économies des épargnants en cas de banqueroute. Le législateur oblige en effet les banques privées à cotiser sur un compte de sauvetage (Rettungstopf) à même de dédommager les clients en cas d’urgence. Ce compte demeure sous contrôle de l’Etat. Chaque épargnant voit ainsi 90 % de ses économies assurés, mais le plafond ne peut excéder 20 000 euros par particulier.

 

Pour les sommes supérieures à 20 000 euros, les banques privées cotisent à un fonds d’assurance des dépôts (Einlagensicherungsfonds) qui, par le passé, s’est révélé très précieux pendant les périodes de faillite et qui a systématiquement remboursé les clients.

 

Malgré ces garanties, de nombreux particuliers sont inquiets. La chancelière a d’ores et déjà promis que si ces dispositions ne suffisaient pas, l’Etat rembourseraient les clients lui-même. Selon le ministère de l’économie et des finances, l’objectif est d’empêcher que les épargnants ne décident subitement de retirer tout leur argent, ce qui aggraverait lourdement la crise actuelle.

 

Contrairement aux banques privées, les caisses d’épargne (Sparkassen) et les banques coopératives (Genossenschaftsbanken) ne sont pas soumises à la loi sur les cotisations et assurances en cas de faillite car elles ont leurs propres systèmes de sécurité. En cas de difficulté d’une succursale, les autres banques lui viennent en aide ou la rachètent dans le pire des cas.

 

Les assurances vie (environ 700 milliards d’euros) font l’objet de placements relativement sûrs. Seulement 10 % de cet argent est utilisé pour acquérir des actions. Avec des taux d’intérêts actuellement en chute libre, cela pourrait mettre en danger les gains dont les intérêts baisseraient ou stagneraient.

 

Mais dans tous les cas, le gouvernement allemand n’a pas les moyens de lancer de nombreux plans de sauvetages comme il l’a fait pour la banque allemande Hypo Real Estate. Angela Merkel a officiellement annoncé que l’Etat garantirait les dépôts d’épargne des particuliers. Ce dernier versera ainsi 15 milliards d’euros, venant s’ajouter aux 35 milliards de la banque centrale allemande. C'est dire que le monde politique prend le pas sur celui de la finance.

 

Le magazine der Spiegel met en évidence qu'Angela Merkel apparaît la plupart du temps avec son ministre des finances Peer Steinbrück, comme si c'était des "siamois". Elle a besoin de son ministre en tant qu'expert et le ministre a besoin de la chancelière pour intercéder auprès des présidents comme Nicolas Sarkozy ou George W. Bush. Mais le magazine allemand souligne le manque d'assurance de Merkel, sa difficulté à convaincre les citoyens avec ces promesses. Le SPD (parti de gauche) insiste sur le fait que c'est le capitalisme à outrance qui est à l'origine de la crise et que seule une économie sociale de marché pourrait ramener un certain équilibre.

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Nicolas Sconza - dans Société
11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 13:13
"Le Bio rend joyeux"
(Label biologique européen)


Depuis les années 1980 où le parti des Verts entame son ascension en Allemagne, la qualité et la provenance des produits de consommation prennent peu à peu une importance considérable au niveau national. De nombreux labels imposent leurs cahiers des charges et apposent leurs seaux sur les produits respectant leur réglementation, devenant ainsi une référence pour de nombreux consommateurs allemands. L'octoi d'un label n'est pas définitif et, pour le conserver, les producteurs d'une marque sont sujets à des tests réguliers de l'organisation certifiante. Du côté français, nous connaissons par exemple le label Agriculture Biologique (AB) ou l'équivalent européen.

 

 


 

 

 

Les différents labels biologiques
 

 

 

La provenance des produits préoccupe les Allemands depuis plus longtemps que nous. En 1932, l'union économique Demeter est déposée auprès de l'administration des marques de Munich, désignant les denrées issues de l'Agriculture Bio-Dynamique. Rudolf Steiner est le théoricien à la source de ce label. A l'époque, l'agriculture industrielle inquiète beaucoup de producteurs qui voient la qualité de leurs sols dégénérer du fait de l'emploi courant d'engrais chimiques. Il préconisera l'utilisation du compost, à base de fumier et de déchets végétaux, à la place des pesticides pour conserver l'intégrité de la terre, ce qui est l'un des points communs avec l'agriculture biologique. Mais le label Demeter va plus loin en introduisant des préparations à base de plantes à pulvériser et en recommandant de respecter les rythmes de la lune et des saisons. Aujourd'hui, Demeter International réunit 3 500 producteurs répartis dans une quarantaine de pays.

 

 


Mais avez-vous déjà entendu parler de crème glacée biologique ? Et oui, ça existe. Une glace qui respecte la réglementation Demeter, sans colorants ni additifs alimentaires, préparée à base d'ingrédients 100 % biologiques, sans oeufs, sans gluten, sans lactose et sans composants d'origine animale. Idéal pour ceux qui ne peuvent tolérer les produits laitiers, les diabétiques ou les consommateurs souffrant de diverses allergies. Mais où peut-on déguster des glaces de ce type à Berlin ? A Kreuzberg, dans la Reichenbergerstr. 104 (à l'angle de la Gloggauerstr.). Le tout petit café glacier BioEisdiele (ouvert de 8H à 20H du lundi au dimanche) ne paie pas de mine au premier coup d'oeil. Deux petites tables à l'intérieur, trois sur le trottoir, quelques chaises. Un intérieur assez petit mais à l'ambiance plutôt feutrée. Des inscriptions à la craie sur de petits tableaux aux contours bleus contribuent à l'atmosphère chaleureuse du lieu. De mars à octobre, on peut y déguster ces glaces biologiques réputées, dont la marque Gildo Rachelli est originaire de Milan, et de novembre à janvier les Bio-Lebkuchen, cette spécialité allemande de pain d'épice que l'on trouve pendant la période de Noël. Un étalage vitré avec différentes sortes de pain à base d'épeautre (proche du blé), des pâtisseries, des viennoiseries, des douceurs, le tout bien évidemment Bio. Une soupe du jour très onctueuse est aussi régulèrement proposée.

 

 

 

 

Petit café-glacier BioEisdiele
 
variété de pains et de viennoiseries (le sacro-saint Bretzel au centre)


L'autre particularité de ce lieu des plus insolites est qu'on peut y acheter différentes sortes de müsli de marque Berliner Frühstück, que la propriétaire du magasin élabore elle-même. Le résultat est très surprenant et le goût saisissant : du müsli au topinambour, enrobé de miel d'acacia ou avec de petits morceaux de chocolat noir... Et sans raisin sec, un exploit pour du müsli, de quoi petit-déjeuner sainement tout en régalant ses papilles.

 

 

 

 

Du müsli sous toutes ses formes
 

 

 

A Berlin, les magasins Bio ne manquent pas. Il faut dire que le nombre de clients de cesse d'augmenter même parmi les étrangers. Eh oui, en Allemagne, plus spécialement à Berlin, le Bio est aussi dans l'air que l'on respire et le réflexe Bio peut être contagieux car le bien-être est une priorité qui préoccupe beaucoup de gens même si les produits Bio sont, comme en France, nettement plus onéreux que les autres. Il existe même des fast food qui proposent des hamburgers végétariens.

 

 

Magasins Bio de Kreuzberg


Les Allemands ont même leur limonade Bio, la Bionade, l'une des boissons allemandes les plus vendues dans la capitale car elle est issue de la production biologique et est sans alcool, disponible dans presque tous les cafés et discothèques. Quatre goûts au choix pour encore plus de plaisir : sureau, litchi, plantes, gingembre-orange. Le succès est tel que même Coca-Cola, qui avait au début refusé de financer le projet du maître brassier Dieter Leipold, s'en mord maintenant les doigts.

Un paradoxe quand on sait que les spécialités culinaires allemandes sont souvent à base de viande plutôt grasse et loin d'être diététiques. Mais il faut savoir que dans la capitale allemande, il est rare qu'on y mange allemand car toutes les cuisines du monde entier y sont représentées. La curiosité, la diversité, l'évasion culinaires font partie intégrante de l'air berlinois et le chauvinisme est loin d'être de rigueur.

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Nicolas Sconza - dans Société