7 juin 2010
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Tandis que la presse française se scandalise en apprenant qu'Angela Merkel annule à la dernière minute sa
rencontre prévue avec Nicolas Sarkozy, destinée à préparer le sommet européen de Bruxelles et les réunions du G8 et du G20, la chancelière allemande présente aux Allemands son plan
d'austérité.
Autant dire qu'elle a d'autres chats à fouetter que de ménager les susceptibilités françaises. Résultant des
négociations avec le parti de la coalition, le FDP, le compte-rendu est plutôt ambitieux, l'Etat allemand se proposant d'économiser 80 milliards d'euros jusqu'en 2014. Ce n'est pas
rien.
Même si l'impôt sur le revenu et sur la tva ne sera pas augmenté, source de soulagement pour de nombreux
électeurs, les épargnes se feront sur le dos des "petits", notamment des nécessiteux qui perçoivent le revenu minimum d'insertion, le Hartz IV. Leurs allocations familiales et
leurs cotisations retraite ne seront plus prises en charge par l'Etat. Les bénéficiaires du congé parental feront aussi les frais de la crise puisque le pourcentage retenu du salaire de référence
sera revu à la baisse.
Un impôt sur les combustibles sera instauré, les groupes de centrales nucléaires et les
fournisseurs d'énergie peu soucieux de l'écologie comme Vattenfall mettront la main à la poche. Les passagers dont les avions décolleront d'un aéroport allemand devront payer une taxe majorée
déjà prévue sur le trafic aérien. Les banques participeront également aux conséquences de la crise en payant un impôt sur les transactions contractées sur les
marchés financiers, l'occasion pour elles de se montrer un peu reconnaissantes des aides que l'Etat allemand leur a octroyées. Le nombre de fonctionnaires fédéraux sera diminué
ainsi que celui des soldats de l'armée.
Pour des raisons de priorité, la culture sera aussi délaissée, crise oblige. La reconstruction du
château de Berlin sur le terrain de l'ancien palais de la République, est repoussée à 2014. En attendant, c'était bien la peine de se dépêcher de détruire ce symbole de l'histoire de la
RDA qui aurait pu être visité par tant de touristes jusque-là.
Ce plan d'austérité pourrait subir quelques retouches avant d'être soumis au Bundestag, surtout qu'il fait
grincer des dents les partis de l'opposition et les syndicats car cette politique dite de rigueur "épargne" les plus riches pour soi-disant relancer l'économie et continuer la création d'emploi
selon le parti libéral (FDP). Des grèves et des manifestations pourraient avoir lieu dans les prochains jours.
© Photo de Wikimedia Commons (http://www.esmt.org/en/home)
Nicolas Sconza
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2 juin 2010
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15:29
Le
gouvernement reste sans voix, Horst Köhler, le président fédéral allemand démissionne. C'est avec une grande solennité et une forte émotion qu'il quitte le château Bellevue aux côtés
de sa femme. La cause en serait les vives critiques formulées à l'encontre des propos qu'il a tenu au sujet de l'utilité de l'armée allemande à l'étranger, en particulier en Afghanistan, une
intervention nécessaire selon lui pour protéger les intérêts économiques du pays.
La presse et les partis politiques (SPD, Grünen...) de tendance pacifiste se sont empressés de s'indigner et d'attaquer sa position militariste
en désaccord avec la constitution. Réélu pour un second mandat, Horst Köhler, ancien président du Fonds Monétaire International, se distinguait de ses prédécesseurs par son
action politique, des voyages officiels inattendus ainsi que son refus d'agréer certaines lois votées par le Bundestag, un veto auquel peu de ses prédécesseurs avaient osé recourir. On est loin
de la fonction représentative, voire décorative, du poste de président fédéral, jusque-là pas aussi souvent médiatisé.
La presse critique le renoncement subit à sa fonction et le refus de la polémique, évoquant une éventuelle dépression dont il souffrirait. Il est
provisoirement remplacé par Jens Böhrnsen (SPD), le président du conseil fédéral, comme le prévoit la constitution. Cette démission inattendue met la chancelière Angela Merkel dans
l'embarras, elle qui se trouve déjà dans une situation politique difficile. Le remplaçant a jusqu'au 30 juin pour être élu.
La photo ci-dessus est de © Agência Brasil
Nicolas Sconza
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28 septembre 2009
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18:09
La surprise n'est pas si grande au sortir des élections quant au choix du gouvernement. Autour de 33 % des voix
pour Angela Merkel qui se voit confier un nouveau mandat de quatre ans.
La victoire du parti de la coalition, le FDP (Freie Demokratische Partei) le parti libéral démocrate, suscite davantage l'étonnement de certains électeurs.
Pourtant, ce cas de figure, celui d'un gouvernement CDU (Christlich Demokratische Union) Union Chrétienne démocrate gouvernant avec le FDP, s'est déjà présenté pendant le
gouvernement de Helmut Kohl.
Le FDP est avant tout pour les libertés individuelles et peu d'intervention et de contrôle de l'Etat dans les affaires du pays et des citoyens. Le SPD qui a gouverné avec Merkel jusqu'à cette
année n'a pas obtenu le score souhaité, la veine quelque peu populiste de son porte parole Franz-Walter Steinmeier ne faisant pas vraiment l'unanimité.
Malgré la crise financière de taille à laquelle Merkel a dû faire face, nombreux sont ceux qui ont été conquis par son sang froid et son pragmatisme, en dépit des attaques de l'opposition. Angela
Merkel a su imposer sa personnalité et son style, en Allemagne comme à l'Etranger pendant les sommets européens. Le point de discorde reste l'environnement, la gauche et les écologistes
reprochant à Merkel de vouloir prolonger la durée de vie des centrales nucléaires.
Née à Hambourg, elle grandit en ex-RDA où elle s'orientera vers des études de physique avant la carrière politique qu'on lui connaît. Malgré l'orientation plutôt conservatrice de son parti,
Merkel se révèle plus libérale, affirmant elle-même qu'au sein de la CDU différentes sensibilités sont représentées. Ainsi, pour la famille, Merkel s'imposera en réformant le congé maternité et
sa durée, en simplifiant son procédé, et accordant au père le congé de paternité. CDU et FDP s'entendent pour réduire et simplifier les impôts des citoyens, objet de vives critiques jusqu'à
présent. Merkel affirme vouloir une économie plus raisonnable et l'égalité des chances dans le domaine social. La CDU tient à conserver le service militaire obligatoire ce qui risque d'engendrer
des tensions avec le FDP qui lui milite pour sa suppression.
L'avenir dira si la combinaison Schwarz-Gelb (noire pour la CDU et jaune pour le FDP), souhaitée par la majorité des citoyens, aura été à la hauteur des espérances.
Nicolas Sconza
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